Sur le bateau accompagnée de ma grande-tante et de ma famille, portant mon gilet de sauvetage orange et mes lunettes rondes, j’observais mon environnement. Le ciel bleu et les mouettes blanches me paraissaient être un mirage. Les cailloux gris et le lichen pastel un paradis. On avançait gentiment, le goût des reker encore dans la bouche. A part mes angoisses de la mort, non, rien ne pouvait m’arriver.
Au loin, sur une île, une maison rouge entourée d’herbe. A ses côtés, un mât. Un drapeau, hissé à mi-hauteur, m’intrigua.
« Morfar, hvorfor er flagget heist halvveis opp? »
« Grand-papa, pourquoi le drapeau est-il hissé à mi-mât? »
« C’est pour annoncer qu’il y a un deuil dans la famille. »
Il vient me chercher. Auparavant, il a essayé de me rappeler. Je suis arrivée en avance, alors j’ai mangé quelque chose sur un banc, pour que j’arrive à 15h pile, afin que cela ne le perturbe pas. C’est la maladie, il paraît. Ça le rend très confus et beaucoup plus stressé. Je toque. Sera-t-elle debout? Affaiblie? En pyjama? Triste? J’ai peur. De la voir régresser. C’est bien pour cela, je crois, que cela fait si longtemps que je ne suis pas venue la voir. J’ai peur, j’ai dit. Le déni.